Cerca

Aldo A. Mola – Storia della monarchia in Italia – 2002

Aldo A. Mola
Milano, Bompiani, pp. 910, euro 30,00

Anno di pubblicazione: 2002

Paru la même année que le livre du regretté Filippo Mazzonis, ce fort volume témoigne du regain d’intérêt pour l’institution monarchique et son rôle dans le processus de ?Fare gli italiani?. La volonté de l’auteur est de redonner à César ce qui est à César, et, au delà des querelles historiographiques et politiques, de resituer la place des Savoie dans l’histoire de la construction nationale: ?Senza una monarchia, senza una dinastia capace di conferirle concretezza storica, l’Italia ? o quasi tutta l’Italia – non avrebbe mai raggiunto l’indipendenza politica? (p. 93).
Projet ambitieux et passionnant, d’autant que l’Auteur débute ce travail dès les premières années du XIXème siècle, en rappelant le rôle joué par Napoléon Ier dans l’enracinement de la monarchie en Italie. Fourmillant d’anecdotes, de portraits, de rappels historiques, le livre est riche mais touffu et assez difficile d’accès, malgré un index des noms propres. On lira avec intérêt certains passages qui remettent en cause, avec des arguments forts, des interprétations historiographiques comme celles de l’assassinat d’Humbert Ier en ?représailles? des événements de Milan; pour Mola, c’est au contraire car le roi et le gouvernement reprenaient le pays en mains que l’urgence de son assassinat s’imposa aux anarchistes italiens. Mais pourquoi ne pas avoir repris plus en détails cet épisode essentiel à la démonstration d’une place centrale des Savoie dans le processus de fabrication des Italiens à la fin du chapitre 12 qui se clôt, étrangement, sur la première tentative d’assassinat d’Humbert Ier en 1878, passant directement dans le chapitre suivant au fascisme? Car le règne du second roi d’Italie, pourtant essentiel au propos de l’auteur, se trouve dès lors réduit aux pages 35-58, et à de nombreuses notations éparses tout au long du texte. On lira peut-être de manière plus critique les pages consacrées au rôle de Victor-Emmanuel III dans la ratification des lois raciales (p. 767-9) nous présentant un souverain qui n’est pas antisémite mais qui ne peut s’opposer à la volonté du Régime ratifiée par la Chambre des Députés et le Sénat à une écrasante majorité. Devant le risque de provoquer une crise de régime, ou d’envisager l’abdication, le roi aurait donc ratifié les lois raciales, suivant les indications données par le gouvernement et le Parlement. Pourtant, le roi signait un texte qui allait à l’encontre de la constitution du pays qui était encore, formellement, le Statuto albertin et qui, seul, maintenait la monarchie en place. Cet épisode douloureux mérite sans doute un examen plus attentif.
On regrette vraiment l’organisation du volume car la démonstration d’Aldo Mola est indispensable à la compréhension de l’histoire italienne récente. Mais le lecteur a souvent du mal à s’y retrouver. L’absence de notes infrapaginales (malgré une bonne bibliographie) est gênante pour un ouvrage scientifique de cette ambition. D’autant plus difficile d’accès que la chronologie n’est qu’en partie respectée (le premier chapitre est un panorama de l’histoire des Savoie et de l’Italie, le dernier chapitre un rappel du rôle du Sénat depuis le Statuto Albertino qui vient après une partie consacrée à la diarchie Monarchie/Duce).

Catherine Brice